J'ai testé la saponification en Hot Process (SJHP) et c'est top !
/image%2F0714017%2F20151005%2Fob_89b299_20150927-172656.jpg)
J'ai testé la réalisation de savons en hot process, plus exactement la méthode de Sharon Johnson, le SJHP. C'est Catherine et Swanee qui m'ont donné envie d'expérimenter cette nouvelle façon de savonner et ainsi de combattre les (fausses) idées reçues sur la SAF.
Cela me fait aimer encore plus la saponification car avec le hot process, on peut suivre toutes les étapes de saponification de la pâte dans son récipient ! ! Non seulement c'est fascinant mais on peut ainsi bien comprendre ce qu'est la saponification.
Le hot process, quels avantages ?
- Vous êtes sûrs que la saponification a eu lieu et est terminée lors de la mise en moule donc vos huiles précieuses versées à la fin sont préservées et non bouffées par la soude comme en SAF. Car oui en SAF, il est faux de dire que l'on choisit son huile de surgraissage, c'est la soude qui choisit ! Le surgraissage sera composé des huiles du savon qui n'ont pas été saponifiées par la soude mais pas forcément la dernière ajoutée. En SAF, quand on met en moule, la saponification est loin d'être finie. .. il n'y a qu'à constater les phases de gel et la température du savon une fois en moule pour comprendre. Le processus de saponification continue et la petite huile de surgraissage en fait partie. Vous pouvez donc mettre vos huiles précieuses dès le départ ou à la trace, cela ne fait aucune différence en SAF.
- La chaleur de la préparation avec le hot process est aux alentours de 90 degrés Celsius, ce qui n'altère pas les huiles dont le point de fumée est bien plus élevé.
- Le savon est de suite utilisable, bien moussant et crémeux.
- On peut diviser par 2 les proportions de fragrances et de colorants, tout est décuplé en intensité.
Évidemment, je ne conseillerai pas cette méthode aux débutants. D'ailleurs le SJHP précisément appartient à Sharon Johnson qui vend (cher) son e-book sur la méthode. Vous pouvez néanmoins trouver pleins de vidéos américaines où les filles font du hot process.
Comme la pâte devient fluide à partir de la phase de gel, il est possible de marbrer. Ceci dit, j'ai quand même l'impression que les marbrages sont plus variés et jolis en SAF... à suivre.
Le Hot Process, kesako ?
- On utilise la chaleur des huiles (chauffées aux alentour de 90 degrés) et la réaction exothermique provoquée par eau + soude en paillettes. Je maintiens donc mes huiles au chaud à 90 degrés.
- Je verse ma soude dans l'eau. J'attends quelques minutes que les vapeurs se soient dégagées puis je verse la lessive de soude encore bien chaude dans mes huiles.
- Je garde mon récipient dans l'eau chaude du bain marie (feu éteint).
- On mixe et on voit sa pâte à savon se transformer. Ça ne prend pas beaucoup de temps en fait.
- Rapidement, la pâte se fige, fait des moutons et gonfle puis elle "lâche " et devient plus souple pour ensuite devenir transparente et liquide (phase de gel).
- A partir de la phase de gel, j'enlève mon récipient de l'eau du bain marie. Le mélange est à 88 degrés à peu près et va descendre aux alentours de 80°. Après il est possible de surgraisser, d'ajouter des liquides, fragrances et des colorants pour marbrer.
Afin d'accélérer la trace au départ, on conseille une formulation avec 50 à 60% d'huiles solides ou de beurres, voire de l'acide stéarique (max 5%) et/ou du lactate de sodium (5%).
Pour fluidifier encore plus la pâte à la fin du process, yaourt, kefir de lait, lait, eau chaude, glycerine sont les bienvenus à condition de ne pas dépasser 38 à 40 % d'eau (du poids des huiles) dans le savon.
En respectant les consignes de Sharon Johnson, votre savon à chaud sera prêt en 30 mn grand maximum... vaisselle comprise lol !
Formulation pour les 2 essais. J'ai volontairement enlevé les beurres dans l'essai 2 pour voir s'il serait aussi crémeux que le premier sous la douche.
Mes essais :
Lors de mon premier test, ma pâte était souple mais encore très moutonneuse (comme une grosse mousse). En fait, je n'avais pas assez mixé. J'ai dû mouler à la cuillère. L'aspect extérieur du savon laissait présager un savon complètement friable. En fait, j'ai eu une bonne surprise car les tranches étaient bien compactes à la découpe.
Sous la douche, le savon a une proportion de crème que je n'ai jamais eu en SAF. Reste à voir si cela est dû au hot process ou à la forte proportion de beurres dans la recette..
Essai 1 : moulage à la truelle
Essai 1 : Les tranches sont compactes, le savon se tient bien sous l'eau. Il est super crémeux. Ouf !
Mon deuxième essai a fini de me convaincre ! 😀
Après la phase "pâte gonflée", ma pâte devient toute liquide et transparente. Comme si j'avais de l'ambre dans mon récipient. Une jolie et utile phase de gel. J'ai adoré ! Je l'ai enlevé de l'eau du bain marie (feu éteint), laisser reposer quelques minutes avec couvercle le temps de préparer mon yaourt et les colorants.
Comme on le constate sur les photos, non seulement le marbrage a été possible mais en plus il est fin. Le savon Hot process ne rime donc pas forcément avec grosse patasse et moulage à la truelle.
Ce que j'aurai dû faire par contre, c'est prévoir des couvercles ou prendre le temps de couvrir le dessus des récipients de pâtes colorées pour les maintenir au chaud... la prochaine fois 😃
J'ai marbré au cintre méthode n'importe nawak. ... je m'appliquerai plus la prochaine fois... mais j'étais encore fascinée par ma pâte liquide et transparente 😀
Attention :
- Il vaut mieux se lancer après avoir visionné plusieurs vidéos pour se familiariser. Vous pouvez suivre la chaîne YouTube de Sharon Johnson "hot process queen".
- Déconseillé aux débutants en savonnerie
- Prévoir un récipient grand format car la pâte gonfle
- Pas d'ustensiles ou de récipient en plastique compte tenu de la chaleur
Ba voilà. Moi je suis fan ! SAF, potasse et Hot Process... ça en fait des occasions de savonner ! 😀